Édition du jeudi 9 octobre 2014
ZRR : vers une révision des critères et une unification des aides
Après un point d’étape en mars dernier (lire Maire info du 7 mars) les députés Alain Calmette et Jean-Pierre Vigier ont présenté hier, devant la commission du développement durable de l’Assemblée, leur rapport final sur les ZRR (zones de revitalisation rurale).
Lors de leur point d’étape, les deux parlementaires avaient déjà évoqué la nécessité de « revoir » les critères de zonage en ZRR, afin de rendre le dispositif plus efficace. En rendant leur rapport, ils sont passés aux recommandations et proposent, en effet, une réforme des critères de zonage qui ferait sortir plus de 2 500 communes du dispositif.
Leur rapport (encore non publié) rappelle que les ZRR, créées en 1995, avaient pour objectif de créer une « discrimination positive » pour les territoires ruraux, en y permettant notamment de nombreuses exonérations fiscales et sociales pour les entreprises qui s’y installent. 14 691 communes (soit « 40 % des communes du pays » ) sont actuellement en ZRR.
Les deux députés estiment dans leur rapport que les critères actuels de zonage ne sont « plus pertinents » et conduisent « à une dilution des aides ». Ils rappellent par exemple qu’en 2013, il y avait parmi les communes classées en ZRR « 10 % de communes urbaines ! ». Comme nouveaux critères, Alain Calmette et Jean-Pierre Vigier proposent de s’en tenir à la densité et aux revenus. Serait classée toute commune membre d’un EPCI dont la densité est inférieure à 58 habitants/km² et dont le revenu moyen par habitant est inférieur à 19 120 euros par an. En ajoutant, a précisé Jean-Pierre Vigier devant la commission sans le développer, un critère de seuil de population.
D’après les projections effectuées par le Commissariat général à l’égalité des territoires, avec ces critères, environ 12 000 communes seraient zonées, et 5 millions d’habitants concernés – contre 6,3 aujourd’hui.
Les deux députés proposent que ce nouveau zonage soit décidé très vite – par une modification de la loi – et prenne effet dès le 1er janvier prochain, avec un dispositif de sortie du dispositif sur deux ans pour les communes devenues inéligibles.
Concernant les aides aux entreprises, et notamment les exonérations fiscales (impôt sur les sociétés, contribution économique territoriale, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), les rapporteurs proposent non seulement de les maintenir mais de les étendre directement à six années. Ils suggèrent aussi que les communes qui le souhaitent puissent décider d’exonérations supplémentaires, « facultatives et non compensées par l’État ».
Au chapitre des compensations, justement, Alain Calmette a développé l’idée que, dans les communes en ZRR, la DGF soit « sanctuarisée », c’est-à-dire qu’elle ne soit pas diminuée comme elle va l’être partout ailleurs. La dotation de solidarité rurale (DSR) qui doit être augmentée cette année, devrait l’être plus encore dans les ZRR, selon le député. Quant à la DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux, environ 600 millions d’euros), elle devrait être entièrement repensée pour « correspondre à une logique de projet et non une logique de guichet ». Alain Calmette propose notamment qu’elle ne soit plus seulement ouverte aux investissements, mais permettre « le financement de l’ingénierie territoriale ».
Enfin, pour tenter de remédier à la dispersion des fonds et à leur caractère parfois incompréhensible, les deux rapporteurs souhaitent que tous les fonds actuels (FNADT, FISAC, etc.) soient réunis en un « fonds unique de revitalisation rurale », d’environ un milliard d’euros – ce qui correspond d’après eux à l’ensemble des fonds disponibles aujourd’hui. Ce fonds unique aurait vocation, pour eux, à être géré de façon « déconcentrée » … par les départements.
Les deux députés suggèrent enfin de permettre aux communes situées en ZRR de déroger à un certain nombre de normes, en matière d’accessibilité et d’environnement notamment.
Le débat va se poursuivre, et l’on attend maintenant la réaction du gouvernement à ce rapport. L’une des questions qui se pose est celle qu’a soulevée devant la commission le député socialiste Gilles Savary : la politique des ZRR n’a pas permis d’attirer vers les communes rurales autant de professions – notamment médicales – que ses promoteurs l’espéraient. Pour lui, le vrai enjeu pour rendre les territoires ruraux attirants n’est pas tant celui des exonérations que des services – crèches, transports, haut débit, etc.
Lors de leur point d’étape, les deux parlementaires avaient déjà évoqué la nécessité de « revoir » les critères de zonage en ZRR, afin de rendre le dispositif plus efficace. En rendant leur rapport, ils sont passés aux recommandations et proposent, en effet, une réforme des critères de zonage qui ferait sortir plus de 2 500 communes du dispositif.
Leur rapport (encore non publié) rappelle que les ZRR, créées en 1995, avaient pour objectif de créer une « discrimination positive » pour les territoires ruraux, en y permettant notamment de nombreuses exonérations fiscales et sociales pour les entreprises qui s’y installent. 14 691 communes (soit « 40 % des communes du pays » ) sont actuellement en ZRR.
Les deux députés estiment dans leur rapport que les critères actuels de zonage ne sont « plus pertinents » et conduisent « à une dilution des aides ». Ils rappellent par exemple qu’en 2013, il y avait parmi les communes classées en ZRR « 10 % de communes urbaines ! ». Comme nouveaux critères, Alain Calmette et Jean-Pierre Vigier proposent de s’en tenir à la densité et aux revenus. Serait classée toute commune membre d’un EPCI dont la densité est inférieure à 58 habitants/km² et dont le revenu moyen par habitant est inférieur à 19 120 euros par an. En ajoutant, a précisé Jean-Pierre Vigier devant la commission sans le développer, un critère de seuil de population.
D’après les projections effectuées par le Commissariat général à l’égalité des territoires, avec ces critères, environ 12 000 communes seraient zonées, et 5 millions d’habitants concernés – contre 6,3 aujourd’hui.
Les deux députés proposent que ce nouveau zonage soit décidé très vite – par une modification de la loi – et prenne effet dès le 1er janvier prochain, avec un dispositif de sortie du dispositif sur deux ans pour les communes devenues inéligibles.
Concernant les aides aux entreprises, et notamment les exonérations fiscales (impôt sur les sociétés, contribution économique territoriale, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), les rapporteurs proposent non seulement de les maintenir mais de les étendre directement à six années. Ils suggèrent aussi que les communes qui le souhaitent puissent décider d’exonérations supplémentaires, « facultatives et non compensées par l’État ».
Au chapitre des compensations, justement, Alain Calmette a développé l’idée que, dans les communes en ZRR, la DGF soit « sanctuarisée », c’est-à-dire qu’elle ne soit pas diminuée comme elle va l’être partout ailleurs. La dotation de solidarité rurale (DSR) qui doit être augmentée cette année, devrait l’être plus encore dans les ZRR, selon le député. Quant à la DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux, environ 600 millions d’euros), elle devrait être entièrement repensée pour « correspondre à une logique de projet et non une logique de guichet ». Alain Calmette propose notamment qu’elle ne soit plus seulement ouverte aux investissements, mais permettre « le financement de l’ingénierie territoriale ».
Enfin, pour tenter de remédier à la dispersion des fonds et à leur caractère parfois incompréhensible, les deux rapporteurs souhaitent que tous les fonds actuels (FNADT, FISAC, etc.) soient réunis en un « fonds unique de revitalisation rurale », d’environ un milliard d’euros – ce qui correspond d’après eux à l’ensemble des fonds disponibles aujourd’hui. Ce fonds unique aurait vocation, pour eux, à être géré de façon « déconcentrée » … par les départements.
Les deux députés suggèrent enfin de permettre aux communes situées en ZRR de déroger à un certain nombre de normes, en matière d’accessibilité et d’environnement notamment.
Le débat va se poursuivre, et l’on attend maintenant la réaction du gouvernement à ce rapport. L’une des questions qui se pose est celle qu’a soulevée devant la commission le député socialiste Gilles Savary : la politique des ZRR n’a pas permis d’attirer vers les communes rurales autant de professions – notamment médicales – que ses promoteurs l’espéraient. Pour lui, le vrai enjeu pour rendre les territoires ruraux attirants n’est pas tant celui des exonérations que des services – crèches, transports, haut débit, etc.
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